Le caisson hyperbare portable est efficace même à basse pression

Publié le Catégorisé comme Oxygénothérapie hyperbare

On me demande souvent pourquoi des séances en caisson hyperbare ne sont pas proposées par le corps médical pour soigner un cerveau abimé. C’est vrai, pourquoi une thérapie avec des résultats si impressionnants n’est pas indiquée par la Haute Autorité de Santé pour traiter un traumatisme crânien, un AVC, ou une noyade ?
Selon moi, il y a plusieurs raisons à cela. Et aujourd’hui, j’aimerais vous partager une étude qui vient apporter un début d’explication pour l’une de ses raisons : un mauvais choix de traitement placebo.

Le protocole pour réaliser une bonne étude sur l’oxygénothérapie hyperbare

Avant de vous présenter l’étude en question, voici une petite introduction pour bien comprendre la suite. Généralement, afin de réaliser une étude de qualité, les scientifiques font appel à 2 groupes de patients :

  • Le premier groupe reçoit un vrai traitement. C’est à dire plusieurs plongées en caisson hyperbare, durant lesquelles les patients respireront de l’oxygène pur.
  • Le second groupe reçoit un “faux” traitement hyperbare.
Séance d’oxygénothérapie hyperbare. Crédit photo : Drazen Zigic – Freepik.com

Quelques jours ou semaines plus tard, les scientifiques évaluent les patients des 2 groupes et comparent leurs progrès cognitifs.

  • Si les patients du premier groupe ont progressé cognitivement, et pas ceux du second groupe, alors l’étude démontre que le traitement hyperbare est bénéfique pour le cerveau.
  • S’il n’y a pas de différence cognitive significative entre les 2 groupes, alors l’étude démontre que le traitement n’a pas d’effet.

Mais attention ! Afin de ne pas fausser les résultats de l’expérience (effet placébo), les patients du second groupe ne doivent pas savoir qu’ils reçoivent un “faux” traitement ! Ce qui est impossible à faire quand on utilise un caisson hyperbare… En effet, lorsque la pression atmosphérique augmente à l’intérieur du caisson, nous le sentons forcément au niveau des oreilles.

Différentes manœuvres à réaliser pour équilibrer ses oreilles. Crédit vidéo : DAN boater

Nous devons obligatoirement équilibrer nos oreilles pour ne plus être gênés. Comme dans un avion, pendant la phase d’atterrissage. Ainsi, pour les patients du second groupe qui reçoivent le “faux” traitement, les scientifiques sont tout de même obligés d’augmenter légèrement la pression dans le caisson hyperbare. Afin de provoquer cette fameuse sensation au niveau des oreilles. Et concernant le masque, pour ce faux traitement, ce n’est pas de l’oxygène pur qui en sort mais uniquement de l’air. Ainsi les patients ne savent pas s’il reçoivent le vrai traitement, ou le “faux” traitement.

L’oxygénothérapie hyperbare pour soigner le cerveau

Donc pourquoi l’oxygénothérapie hyperbare n’est pas encore démocratisée pour soigner le cerveau ? Et bien parce qu’il existe des études rapportant des résultats contradictoires ! Et oui, certaines équipes de chercheurs n’ont pas trouvé de différence significative entre les 2 groupes de patients, à la fin de leurs traitements respectifs…

Oui mais une étude récente1https://faseb.onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1096/fasebj.2022.36.S1.R5221 vient apporter un début d’explication à cela ! Un groupe de chercheurs vient de démontrer que le “faux” traitement utilisé… est en réalité un vrai traitement d’oxygénothérapie hyperbare efficace.

Respirer uniquement de l’air (sans ajout d’oxygène pur) dans un caisson hyperbare portable légèrement pressurisé a aussi un effet thérapeutique !

Le caisson hyperbare portable permet la prolifération des cellules souches progénitrices

Lors de cette étude, 8 sujets adultes ont réalisé 10 plongées en caisson hyperbare portable, sur une durée de 2 semaines. Les plongées étaient faites sans masque à oxygène. C’est à dire que ces 8 personnes respiraient l’air ambiant à l’intérieur du caisson.

Durant cette étude, les scientifiques ont réalisé 4 prélèvements sanguins afin de mesurer le taux de cellules souches progénitrices chez ces personnes :

  • Immédiatement avant la première plongée (“Control”)
  • Immédiatement après la première plongée (“Post Tx 1”)
  • Avant la 10ème plongée (“Pre Tx 10”)
  • 72 heures après la plongée finale (“72h Post Tx 10”)

Les résultats sont stupéfiants : respirer de l’air ambiant, dans un caisson hyperbare portable, déclenche la prolifération de cellules souches progénitrices ! Et même plus !

L’équipe de chercheurs conclue ainsi :

Nous concluons que respirer l’air ambiant à 1,3 ATA de façon journalière pendant 60 minutes sur une période de 2 semaines a des effets significatifs sur la mobilisation des cellules souches progénitrices et est donc physiologiquement actif. Ces résultats suggèrent que respirer quotidiennement de l’air à une pression hyperbare de 1,3 ATA est un traitement par dose, et non un placebo ou une simulation. Ces données suggèrent qu’une réévaluation de son utilisation comme contrôle placebo dans la recherche scientifique est justifiée.

Kent MacLaughlin, Jacob J. Lamers, Rudolf Braun, Marlowe W. Eldridge. Oxygen Dose: A new perspective. The FASEB journal, volume 36, Issue S1, mai 2022

Cette équipe de chercheurs a pu démontrer que le “faux” traitement utilisé par tant d’études était bel est bien un vrai traitement hyperbare ! Cette étude fait donc l’effet d’une bombe ! Elle remet en cause certains travaux ayant conclu que l’oxygénothérapie hyperbare n’avait aucun effet ! Le chemin est encore long avant que les séances en caisson hyperbares nous soient proposées à l’hôpital pour soigner le cerveau. Mais aujourd’hui une nouvelle étape vient d’être franchie.

Utiliser un caisson hyperbare portable à la maison ?

Si vous souhaitez mettre en place cette thérapie chez vous, je peux vous accompagner et vous louer un caisson hyperbare. Les protocoles que je propose se basent sur les dernières avancées scientifiques ainsi que sur mon expérience sur le sujet.

J’anime aussi un groupe Facebook sur le sujet, dans lequel vous pouvez poser vos questions :

Sources scientifiques citées dans cet article

  • 1
    https://faseb.onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1096/fasebj.2022.36.S1.R5221

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