En 2013, le docteur Shai Efrati et son équipe ont mené une étude afin d’évaluer l’efficacité de l’oxygénothérapie hyperbare sur les victimes d’AVC.
Après 2 mois de séances en caisson hyperbare, une amélioration significative de la qualité de vie des patients a été constatée. Vous trouverez d’ailleurs 3 exemples d’amélioration à la fin de l’article.
Accident vasculaire cérébral
Un accident vasculaire cérébral (AVC), également souvent encore appelé « attaque », survient lorsque la circulation sanguine vers ou dans le cerveau est interrompue.
La nature de l’AVC peut faire suite à un vaisseau sanguin bouché (AVC ischémique) ou à un vaisseau sanguin rompu (AVC hémorragique).
La récupération spontanée d’un AVC se produit principalement dans les 30 premiers jours, bien que les survivants d’un AVC plus sévère continuent de s’améliorer pendant au moins 90 jours . La majeure partie de la récupération concerne des régions cérébrales rendues dysfonctionnelles, mais non mortes.
Ces dernières pourraient rester vivantes mais “en veille” pendant des mois, voire des années, après l’attaque.
Traiter les victimes d’AVC à l’aide d’un caisson hyperbare
L’ oxygénothérapie hyperbare est le seul et unique moyen d’augmenter la capacité de notre corps à absorber de l’oxygène. Ainsi, lors d’une séance en caisson hyperbare, nous pouvons obtenir 2 à 3 fois plus d’oxygène qu’à l’habitué. Ce supplément déclenche, au niveau cellulaire, plusieurs mécanismes de réparation. Si vous ne connaissez pas encore cette thérapie, je vous invite à lire cette page.
Lors de cette étude, les patients ont réalisé des séances d’oxygénothérapie hyperbare durant 2 mois.
Quels progrès pour ces victimes d’AVC traitées à l’aide de l’oxygénothérapie hyperbare ?
L’équipe de scientifiques a suivi 59 anciennes victimes d’ AVC, dont l’ancienneté de l’attaque datait de 6 à 36 mois. Afin de mesurer l’évolution de leur handicap, les patients ont été évalués avant et après leur traitement d’oxygénothérapie hyperbare. Plusieurs test et échelles de mesure ont été utilisés :
De plus, des images cérébrales ont été réalisées, avant et après le traitement.
Des progrès scientifiquement prouvés
Tout d’abord, un premier groupe de 30 patients a réalisé 2 mois de séances en caisson hyperbare. Les scores obtenus aux différents tests et échelles sont significativement meilleurs à la fin du traitement. Pour une meilleure compréhension, je vous les ai représentés sous forme de grahiques :
- NIHSS, ADL et EQ-5D : Les scores sont plus faibles après le traitement. Ce qui indique un handicap moins prononcé.
- EQ-VAS : Le score est plus élevé. Ce qui indique un meilleur état de santé ressenti par le patient.
Ensuite, un second groupe de 29 patients a été formé. Mais ces derniers n’ont pas reçu de traitement tout de suite… Le but était de mesurer l’évolution de leurs progrès en parallèle à ceux du premier groupe. Comme prévu, les patients du second groupe n’ont pas progressé de manière significative :
Ensuite, après 2 mois d’attente, ces patients ont bien reçu un traitement d’oxygénothérapie hyperbare. Et cette fois-ci, les progrès étaient bien au rendez-vous :
Une amélioration de la qualité de vie pour ces victimes d’AVC
De surcroît, à la lecture de l’étude, il est possible d’avoir plus de détails concernant les améliorations constatées chez 3 patients.
Voici les observations faites par l’équipe :
Patient numéro 1
Avant traitement :
Femme de 61 ans, faisant partie du second groupe, souffrant d’hémiparésie gauche due à un AVC ischémique, survenu 1 an auparavant. Le NIHSS avant traitement montrait une parésie faciale mineure, une incapacité à tenir sa main gauche en suspension, une incapacité à tenir sa jambe gauche en suspension plus de 5 secondes et une perte sensorielle légère-modérée. Comme indiqué dans l’ADL, elle avait besoin d’aide pour se laver, s’habiller et monter les escaliers. Elle était incapable de faire le ménage.
Après 2 mois d’oxygénothérapie hyperbare :
Après la thérapie, elle pouvait tenir sa main et sa jambe en suspension sans perte sensorielle significative.
Elle pouvait bouger ses doigts, était indépendante pour se laver, s’habiller, faire les courses et cuisiner.
Patient numéro 2
Avant traitement :
Femme de 62 ans, faisant partie du premier groupe, souffrant d’hémiparésie droite due à un AVC ischémique, survenu 14 mois auparavant. Le NIHSS avant traitement indiquait une incapacité de mouvement de son bras droit et un effort lorsqu’elle tenait sa jambe droite en suspension. De plus, une aphasie, une alexie et une dysarthrie caractérisées comme légères-modérées.
Comme indiqué dans l’ADL, elle était complètement dépendante pour se laver et s’habiller. Elle avait besoin d’aide pour se déplacer, marcher, monter les escaliers et manger.
Après 2 mois d’oxygénothérapie hyperbare :
Après la thérapie, elle pouvait tenir sa main droite en suspension, bouger les doigts et tenir sa jambe en suspension.
Elle a retrouvé la parole (presque de manière fluide) et ses capacités de lecture. Comme indiqué dans l’ADL, elle est maintenant capable de marcher, de monter des escaliers et de manger toute seule. Elle n’est plus dépendante pour se laver ou s’habiller.
Patient numéro 3
Avant traitement :
Femme de 64 ans, faisant partie du premier groupe, souffrant d’hémiparésie droite due à un AVC ischémique, survenu 26 mois auparavant .
Après 2 mois d’oxygénothérapie hyperbare :
Après la thérapie, l’hémiparésie de la jambe a été résolue, le fonctionnement de sa main s’est amélioré de manière significative mais elle n’a pas retrouvé toute sa motricité fine.
Conclusion
L’étude conclut ainsi :
Pour conclure, dans cette étude nous fournissons, pour la première fois, des résultats convaincants démontrant que l’oxygénothérapie hyperbare peut induire une amélioration neurologique significative chez les patients post-AVC.
Les améliorations neurologiques à un stade tardif chronique démontrent que la neuroplasticité peut être opérationnelle et activée par l’oxygénothérapie hyperbare même longtemps après une agression cérébrale aiguë.
Ainsi, les résultats ont des implications importantes qui peuvent être d’intérêt général et d’intérêt en neurobiologie. Bien que cette étude se soit concentrée sur les patients victimes d’un AVC, les résultats portent la promesse que l’oxygénothérapie hyperbare peut servir de pratique thérapeutique précieuse dans d’autres troubles neurologiques présentant une divergence entre l’évaluation anatomique et fonctionnelle du cerveau.
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Comment se déroule une séance dans un caisson hyperbare ?
Ci-dessous, je vous propose une courte vidéo afin de vous montrer concrétement le déroulement d’une séance (que l’on appelle d’ailleurs « plongée« ) dans un caisson hyperbare. Les sous-titres sont disponibles pour les malentendants.
Comment mettre en place l’oxygénothérapie hyperbare à la maison ?
Si vous souhaitez mettre en place cette thérapie chez vous, je peux vous conseiller et vous accompagner. Les protocoles que je propose se basent sur les dernières avancées scientifiques ainsi que sur mon expérience sur le sujet.
J’anime aussi un groupe Facebook sur le sujet, dans lequel vous pouvez poser vos questions :